Un grand merci à Fred Pellerin pour l’inspiration de cette merveilleuse chanson  »Silence ».

Ils dit dans les paroles de sa chanson « Y’a plein d’affaires qu’on dira pas … Y’en a toujours qu’on dit jamais… pis qu’on dit jamais. »

Y’a des choses qu’on dira pas à un patron potentiel dans une entrevue… comme le fait qu’on soit un dépressif chronique. On ne lui dira pas le mal intérieur qu’on a… ni notre douleur… les pleurs qu’on a dans le coeur tous les jours… parce qu’il ne nous engagera jamais.

Je dédie ce site à ceux qui vivent ces choses en eux, ceux qui sont troublés par ce qui se passe dans leur vie, par tout ce qui se passe autour, en ce monde, de ce qui les dépasse complètement. Je le dédie à ceux qui connaissent la peur, la misère, la douleur, la souffrance, la peine, la tristesse et l’affliction. Je le dédie à ceux qui sont abandonnés, qui sont rejetés, qui sont laissés de côté, à ceux à qui on en préfère d’autres, plus performants, supposément meilleurs, plus capables, plus intelligents et ainsi de suite. Je leur dit de lutter, de s’occuper l’esprit, de faire quelque chose, de créer, de bouger, d’aller voir des gens, d’essayer d’aider les autres, de s’oublier, de faire quelque chose, de ne pas rester à rien faire, d’écrire, d’apprendre, de se documenter, de s’efforcer à faire quelque chose de positif, malgré la douleur, les pensées suicidaires, le désir d’en finir avec cette vie de misères (oui, misères… au pluriel).

Pourtant et malgré tout… je m’occupe toujours l’esprit en faisant des choses… pour oublier, ou par obligation ou les deux à la fois. Depuis mon enfance je me suis intéressé à plein de choses et j’ai appris à les faire très correctement. À l’école secondaire, j’ai été, à nombre de reprises, premier de classe, j’ai eu souvent des  »Mentions d’Honneur au Progrès » que les profs octroyaient aux élèves. J’ai été meilleur élève de la classe en Français, Anglais et plusieurs autres matières, meilleur élève de l’école (prix méritas de l’année) en Équipements Motorisés (Mécanique) ce qui incluait aussi tous les ateliers lourds. Alors je ne suis pas tout à fait un nulle dans ma volonté d’apprendre et de me surpasser, même si j’ai des handicaps, entre autre, un problème de système nerveux dès ma tendre enfance qui va aussi loin que je peux me souvenir. Toutefois, la vie (si ce n’est celui que nous appelons ‘Dieu’) m’a appris dernièrement d’autres leçons très difficiles, celle aussi d’être un dernier de classe, d’être celui qui ne comprend pas, qui essaie et essaie encore et encore et ne réussist pas. Dans le passé j’ai peut-être jugé les derniers de classe sans connaître leurs efforts, leurs états d’âme, leurs difficultés, maintenant ça a été à mon tour de le vivre, de retour à l’école après plus de 40 ans sur le marché du travail. Dans le passé, j’ai connu ce que c’est que d’être apprécié, envié, admiré… et maintenant je sais ce que c’est que d’être le dernier des derniers. En Septembre 2015 je me suis inscrit dans un cours appelé Techniques d’usinage. J’ai abandonné le cours après plus de 5 mois d’études. J’ai persévéré jusqu’au jour où je ne pouvais plus aller plus loin, où je ne pouvais plus rien comprendre. Alors c’est ce jour où j’ai rendu les livres, les outils et signé ma feuille d’abandon du cours. Depuis des années j’ai développé une passion pour l’usinage à cause de mon côté très perfectionniste, mais là en partant ce sont surtout les mathématiques reliées à l’usinage que je n’ai pas pu absorber… et mon système nerveux qui avec les années et les coups durs de la vie qui s’est affaibli encore plus. Trop de stress et je ne pouvais plus apprendre, surtout à ce rythme d’enfer qui dépassait ma capacité d’absorber, d’ingérer et de digérer l’information. J’apprends souvent mieux par moi-même, au fil du temps. Je suis content de ce que j’ai réussi à apprendre mais la demande d’énergie et le coup sur le système nerveux ont été trop grandes. J’ai au moins accumulé des tas de brochures sur les différentes facettes de l’usinage, rempli des pages et des pages de calculs, de dessins, d’exercices, de notes, d’informations de toutes sortes que je pourrai ré-étudier à tête reposée. J’ai acheté le livre qu’on surnomme la Bible des machinistes, le Machinery’s Handbook mais c’est une mer d’informations et de calculs compliqués et de formules mathématiques, d’algèbre et de calculs qui me déroutent. Du temps de ma jeunesse j’étais fort en à peu près toutes les matières à l’école… sauf en mathématiques. Je prévoyais avoir de la difficulté dans cette matière mais je ne me doutais pas que ce serait si compliqué et que le rythme d’apprentissage serait au-delà de mes capacités. Ça a été une épreuve très difficile dans ma vie, une autre parmi tant d’autres, mais celle-ci était de taille et très longue. J’en arrivais à être si stressé que je tournais les mauvaises manivelles sur le tour et j’abimais mes pièces… ou je perdais ma référence et devait refaire mes calculs et refaire des ajustements, et ça m’arrivait à répétition. Ma mervosité m’a fait accumuler échec sur échec.
L’année dernière je m’étais beaucoup serré la ceinture pour économiser de l’argent et en septembre j’ai acheté deux mini-machines d’usinage de la compagnie Sherline. Depuis environ une quinzaine d’années je rêvais d’usiner des pièces miniatures. J’arrivais si exténué de l’école que je n’ai jamais essayé mes deux machines (tour et fraiseuse). Mème à ce jour, un mois après mon départ de l’école je ne les ai même pas essayées encore. Non pas que je ne fasse rien de mon temps, non, je me tiens occupé. Il y a deux aspects à cette épreuve de ma vie : d’un côté c’est un échec cuisant. Je ne pourrai tout probablement jamais en faire un métier. Je vis aussi le deuil de mes compagnons et d’une seule compagne de classe (peu de femmes s’inscrivent dans ce cours), auxquels je m’étais attaché. Un deuil parmi tant d’autres comme tant d’emplois où je suis passé et en quittant j’ai perdu des gens avec lesquels j’avais créé des liens… et puis un beau jour tout bascule et c’est un changement abrupte. On se retrouve seul encore une fois… encore et encore. Je me suis senti comme un criminel, oui, souvent. Chaque fois où j’ai coulé un examen… et il y a deux examens théoriques que je n’ai même pas pu commencer et j’ai remis les pages en blanc… mon stress multiplié par 4 ou 5 ces jours-là a fait parfois que je n’étais pas capable de lire et analyser les questions. Souffrir assez intensément pour vouloir mourir, désirer de tout mon coeur mourir pour en finir avec la douleur. Je me senti comme un moins que rien (j’aurais adoré de n’être en réalité un moins que rien, du néant absolu. Je ne souffrirait pas. J’avais envie de m’en aller chez moi me suicider… tant de fois. Mais non, je suis toujours en vie. J’arrivais chez moi démoli, dégoûté, broyé, découragé, à plat. En plaçant la clé dans ma serrure j’entendais mes 3 oiseaux se mettre à m’acclâmer, à s’énerver avant même que j’ai ouvert la porte pour entrer. Non, je ne pouvais pas me suicider. Ils avaient (et ont toujours) besoin de moi. Qui va les nourir? Qui va ouvrir leurs cages, les prendre, leur donner de l’affection. Ce sont les seuls qui ont vraiment besoin de moi… à part mon ex-compagne et ex-coloc… Je pense qu’elle ne réalise pas tout ce que je fais encore pour elle… mais elle en fait aussi pour moi.

Ce qu’il y a de bon de ce cours que j’ai suivi c’est tout ce que j’ai pu en apprendre. J’ai appris beaucoup de choses (tout étant relatif) que je n’aurais pas pu trouver ailleurs, et ces choses VONT me servir. à l’école j’ai quand même donné un rendement de 100% pour l’assiduité et de près de 100% pour la ponctualité. Je m’intéresse toujours à l’usinage. J’ai toujours plein d’idées, de projets de pièces miniatures, ça viendra avec le temps. J’ai encore contact avec l’un de mes enseignants, un homme super, Marcel Champagne. Je peux le contacter pour des questions concernant l’usinage. Comment faire ceci ou cela. En attendant je m’occupe et je fais aussi de la recherche d’emploi ou de petits contrats.

De par nature, je suis perfectionniste, minutieux, consciencieux et j’ai le souci du détail soigné, du travail très bien fait, excellent. Je suis quand même très actif. Je construit, je démonte, je répare, je fais des recherches, je me documente, j’écris mes textes, je fais mes corrections et sur mon deuxième blog j’écris en Anglais, parfois en français, et je traduis aussi d’une langue à l’autre selon mon inspiration du moment. Je pourrais écrire 24 heures par jour mais j’ai aussi d’autres choses à faire et un moment donné il faut aller dormir. Je réfléchis souvent et en général, je ne laisse pas la dépression gagner trop de terrain sur mon esprit (mais elle est toujours là, sous-jacente, comme un fauve prêt à bondir) car elle est tellement envahissante et dévastatrice. Dans ma vie, comme dit une expression, j’ai fait mille métiers-mille misères. J’ai beaucoup appris. J’ai toujours aimé apprendre et j’apprends toujours, mais parfois le coût, au niveau des émotions et du stress est très élevé pour arriver à comprendre certaines choses. On n’apprend pas toujours dans le meilleur des contextes. À tête reposé, je découvre et comme l’enfant, je suis émerveillé de mes découvertes ou de ce que j’ai réussi à réaliser à force de patience et souvent d’essais répétés..
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Les photos… oui, les photos… vont-elles arriver un jour? Oui, j’y viens. ci-bas, elles montrent certaines de mes réalisations. Parfois, même si on dit cette vieille expression qu’une photo vaut mille mots, j’ai réalisé qu’il faut bien mille mots ou plus pour expliquer les détails de la photo, tout ce qu’il y a derrière et qu’on ne voit pas, tout ce que l’on ne pourrait savoir du contexte réel où et quand elle a été prise. Paradoxalement à ce qui est dit de ce vieux diction, la photo est souvent un pâle reflet de tout ce qui se cache derrière et qu’on ne pourra jamais voir ni savoir si ce n’est révélé par des mots, beaucoup de mots. C’est pourquoi je commente souvent assez abondamment mes photos pour expliquer tout ce qu’il y a en arrière-scène si je peux dire, toute la minutie de mon travail, les difficultés rencontrées et le côté technique des choses. Alors voici des photos de certaines de mes réalisations… accompagnées de ma narration, si je peux dire.


LA MAISON DE DAVID – AVANT

La maison de originale en été-seule-jpeg
Maison originale en hiver-seule-jpeg


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Voici la maison originale que mon ami David a acheté il y a de cela environ 8 ans, vue en été et vue en hiver. C’était une vieille maison construite en 1947 par un monsieur relativement pauvre, avec des matériaux de fortune trouvés ici et là, selon ce que m’a raconté le voisin de gauche.
Cette maison a toujours été habitée par des gens pauvres et les derniers propriétaires étaient des hippies, des gens sympathiques, peu attachés au matériel, qui aimaient voyager et cette petite maison n’était qu’un pied-à-terre pour eux.
David, mon ami, a acheté cette maison pour plus ou moins le prix du terrain. La maison n’avait à peu près aucune valeur. Dès que David l’a acheté, nous nous sommes mis au travail pour la rénover de fond en comble. Parfois nous ne savions où donner de la tête. Quelques hommes y ont travaillé mais j’ai été le principal artisan qui a fait le plus de travaux sur ce qui allait devenir au prix de beaucoup d’efforts, une très belle petite maison. Je n’y ai pas travaillé à plein temps mai j’ai donné le temps que j’ai pu vu mon état de santé. Environ 2 ans auparavant j’avais fait un burnout. Je pense que les différents essais d’antidépresseurs m’ont plus nuit qu’ils m’ont aidé et j’ai décidé de les abandonner. J’ai traîné longtemps des fatigues et j’avais besoin de beaucoup de repos. mais quand j’allais travailler sur la maison de David ils y avait beaucoup de choses qui se redressaient. Parfois je revenais après quelques jours d’absence et certains avaient fait du travail bâclé. Alors je défaisais et je refaisais le travail. Ils disaient n’avoir pas pu faire mieux à cause de telle ou telle chose. Je prenais mon courage à deux mains (et souvent, bon sang que ça en prend, du courage) et je recommençais le travail. Je l’ai fait tant de fois dans ma vie.

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LA MAISON DE DAVID – APRÈS

Oui! C’est belle et bien la même maison (pas tout à fait), et elle est située au même endroit, sur la même fondation, entre les mêmes maisons, à l’adresse 789 rue Marquette à Longueuil (Québec, Canada). Nous y avons travaillé plus d’un an. Nous n’avions pas le droit de la démolir et la rebâtir parce que la municipalité avait établi que le terrain était trop petit pour les (nouvelles?) normes. Donc il fallait la rénover d’un bout à l’autre.
Les boîtes à fleurs de chaque côté de l’escalier, sont faites en béton et recouvertes du même crépit blanc que le reste de la maison. Nous avons fabriqué de fausses-persiennes de style champêtre pour enjoliver la nouvelle fenestration.
David et moi avons construit l’armature de la nouvelle clôture en bois que nous avons teinte, et y avons installé des treillis de plastique blanc. Au préalable j’avais fait des chanfreins au centre de tous les madriers 2 par 4 (2 pouces par 4 pouces) et de chaque côté des 4 par 4 en bois avec ma toupie pour y installer les feuilles de treillis dans ces rainures. Nous n’avions qu’à poser le 2 par 4 du haut et aligner le treillis dans sa rainure, visser au dessous des 4 coins en angle et le treillis était en place.
À cause de la dénivellation du terrain, nous avons été obligés de couper un peu de chaque feuille de treillis et faire un léger angle sur toute la longueur de chaque feuille de treillis, suivant la même distance du sol, et bien sûr, tous les 2 par 4 du bas ont été ajustés selon cette dénivellation. Chaque feuille de treillis devait être coupée de dimension différente, selon l’endroit où elle se trouvait, la distance augmentant en allant vers l’avant de la maisons. C’est l’égouttement du terrain vers la rue quand il pleut. En aménagement paysager (j’y ai aussi travaillé) les terrains sont nivelés en légère pente, plus haut en arrière et descendant vers l’avant de la maison. Dans les pluies diluviennes, les terrains s’égouttent dans la rue qui a des égouts à différents endroits, menant aux rivières et aux fleuves. Donc tout ça pour expliquer la dénivellation des terrains versus les clôtures qu’on y installe et qui doivent s’harmoniser avec le décor naturel.


J’ai utilisé ma  »track » (guide) de menuisier pour couper les feuilles de treillis blanc sur toute la longueur de chacune, 8 feuilles au total de l’avant à l’arrière de la maison. Ce guide en aluminium de 8 pieds (et quelques pouces de plus en réalité), bien ajusté et serré avec ses poignées/serres coulissantes, permet une coupe très rectiligne et on peut ajuster la coupe à l’angle qu’on veut sans problème. Couper en angle sur un banc de scie est une chose assez aléatoire et comporte beaucoup de risques d’endommager la pièce à couper. Les feuilles de treillis sont assez minces et molles, ce qui les fait courber beaucoup et elles ont vraiment besoin d’être supportées sur toute leur longueur. Une longue et large table est l’idéal. Couper à la main à la scie ronde sans guide n’est pas la meilleure chose à faire côté précision et chaque latte à tendance à donner un contre-coup et à balloter lorsque la lame rotative tournant à grande vitesse vient la toucher pour commencer à la couper, ce qui peut être catastrophique car il n’est pas rare qu’une latte se brise si on n’utilise pas de guide. Même avec un guide il y a toujours certains risques mais ils sont de beaucoup atténués. L’idéal serait de la placer entre deux feuilles de contreplaqué, avec un petit retrait pour la lame de scie. Couper ces feuilles de lattes, Ce n’est pas du tout comme couper une feuille pleine, sans tous ces « trous » entre chaque latte, ces petits carrés vide où la lame butte à chaque fois sur le rebord du nouveau carré. Il faut en couper pour le savoir.
Je préfère presque (je dis presque en me demandant s’il y a des exceptions) toujours la précision à la rapidité. La rapidité a prouvé à maintes reprises (elle le prouve toujours) qu’elle gaspille du matériel…ET DU TEMPS (ce qui est paradoxal), car on doit recommencer, et si on est le moindrement intelligent il faut compter le déboursé pour remplacer le matériel bâclé, le temps de défaire et refaire et parfois retourner acheter ce qu’on doit de nouveau acquérir pour remplacer ce qui est gaspillé (il faut penser aussi à l’essence, l’usure du véhicule, les risques d’accident sur la route, les attentes aux caisses, et parfois, quand on est encore plus malchanceux, l’item n’a pas le code barre et il faut attendre un préposé à la caisse pour aller le trouver. Sur toutes les fois qu’on a à se déplacer pour aller chercher des matériaux ça finit toujours par arriver. Ensuite les taxes additionnelles qu’on donne aux gouvernements). Payant de travailler trop vite?
Tout le monde fait des erreurs? C’est vrai… mais quand on travaille plus vite, des erreurs, on en fait plus, c’est inévitable et je n’aime pas ce  »gambling ». J’ai passé ma vie à refaire le travail mal fait de tellement de gens. Tant de fois… et ça arrive encore et encore. C’est tellement frustrant et navrant.

Il y a nombre d’années j’avais travaillé durant un été dans l’installation de clôtures, cela m’a servi encore ici.
Nous avons installé des capuchons à lumières sur chaque 4 par 4 en bois. Le soir, l’éclairage était superbe, vu des alentours, côté sud.


Un moment donné, nous avons dû démolir le mur arrière au complet et la maison ne tenait que par la poutre centrale attachée par des câbles, des courroies à cliquets et mon vérin sur roues pour lever des automobiles. Le mur arrière était complètement pourri à cause des infiltrations d’eau depuis une très longue période. Il était donc nécessaire de le refaire au complet. David m’a dit avoir des photos mais ils sont dans l’un de ses anciens disques durs d’ordinateur et il est trop occupé pour les chercher. Il a démoli une bonne partie des cloisons à l’intérieur de la maison, à la masse, et a aussi débâti une partie du grenier à l’avant et une autre à l’arrière. J’ai pu sauver quelques petites armoires antiques que j’ai décroché des murs avant qu’elles soient mises en pièces par la masse de David, qui m’a confié avec un petit sourire, que ce qu’il aime le plus faire dans la rénovation, c’est démolir (ce qui n’est pas mon cas car j’aime tellement recycler, et bon sang que les gens en gaspillent du matériel qui pourrait être recyclé). J’ai apporté les petites armoires antiques à mon amie Mimi qui adore rénover des meubles antiques (j’en ai rénové moi aussi dans le passé).

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L’une des petites armoires antiques (qu’on appelle une pharmacie) que Mimi a rénové et installé dans sa salle de bain.
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« Dis-moi qui tu fréquentes et je te dirai qui tu es » dit un vieux diction.. Voici un des nombreux murs où mon amie Mimi a fait son oeuvre de peintures faux-finis. Celui-ci a été dessiné en imitations de pierres. C’est un mur chez elle. Elle y a installé une autre des petites armoires que je lui ai ramenée de chez David. Elle l’a rénovée et décorée à sa façon et il faut dire qu’elle est bien plus belle que lorsque je lui ai donnée. L’installation du camée et du cadrage doré autour sont des ajouts de Mimi.

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L’intérieur de la petite armoire rénovée.

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Il y avait plusieurs petites pièces dans la petite maison de David et elles ont été démolies pour en faire moins, mais de plus grandes. Tout était croche et laid dans cette piaule qui ressemblait plus à un ancien chalet très bas de gamme qu’à une maison. C’était un cauchemar pour une personne qui aime la belle finition, les choses droites et symétriques.


Comme on le voit sur les deux photos de la maison originale, la façade était une extension du genre solarium mais n’avait pas les fenêtres à multiples carreaux qu’on y retrouve normalement. Nous avons décidé de prolonger le toit de la maison vers l’avant afin que cette extension au toit plus bas sur la façade disparaisse et que la maison ait un look beaucoup plus uniforme. Nous avons refait aussi la façade, c’était inévitable, et bien sûr nous avons dû fabriquer des parties de côtés avants sur le haut pour fermer le tout.. Nous avons déplacé la porte d’entrée qui était sur le côté gauche de la maison (quand on la regarde d’en face), presque complètement à l’avant et nous l’avons installée vraiment sur la façade de la maison juste à gauche du pilier central.. Nous avons installé des fenêtres neuves, une porte d’entrée neuve, une porte arrière neuve, mais au fond toutes les fenêtres de la maison nous les avons changées une à une. Nous avons installé des planches teintées en brun pour faire un style extérieur  de style Maison Normande.


Le pavé uni sur le devant a été fait par un contracteur mais pour celui du côté droit de la maison, David le voulait d’un style de briques d’un look plus vieillot, nous l’avons fait nous-même avec un genre de briques qu’il a choisi. Je trouve que ça donne un style café-terrasse européen. Bien sûr au préalable nous avons creusé le sol, installé de la membrane, de la poussière de roche et bien compacté le tout, nivelé le sol et recompacté avant d’y installer les briques J’ai travaillé aussi dans l’aménagement paysager, inclusivement le pavé uni et la construction de patios, à la fin des années 80, pour une PME qui s’appelait Aménagement Richelieu.

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Ne pas se fier à la photo car la lentille déforme et les briques semblent être en dénivellation mais en réalité tout est bien au niveau, sauf légère pente vers l’avant pour l’égouttement de la pluie vers l’avant, dans la rue.


Le crépit blanc sur la maison a été fait par un vieux maçon de métier, Bill Gluck, aidé de David. J’ai trouvé une grosse poutre rustique pour le devant de la maison à l’intérieur car il fallait bien supporter l’extension de la nouvelle poutre du toit. C’est la force colossale du gros Bill qui a installé l’énorme poutre verticale. C’est un Ukrainien qui avait 62 ans à l’époque, gros, grand et très fort.
Le toit de la maison a été refait au complet et deux puits de lumières ont été installés dans le toit de la cuisine.

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J’ai démoli le faux plafond plat de la cuisine et nous avons conservé le plafond en pente d’un côté car David aimait ce style angulaire. La cuisine avait été construite sur un ancien garage étroit et long, c’est l’extension du côté gauche de la maison. Je ne sais combien de fois j’ai dû aller ramper entre le plancher de béton original du garage et le plancher de la cuisine, qui avait été construit un peu plus haut que le plancher en béton.
Il fallait y traîner plein d’outils et une extension électrique avec une lumière, c’était l’enfer. Si j’utilisais un outil électrique, le moteur provoquait un nuage de poussières et l’air n’était plus respirable. À l’autre bout je passais à peine sous les solives (et je ne suis pas gros). On se payait ma tête quand je ressortais du trou tout sale, plein de brin de scie, de poussière et de vieilles toiles d’araignées..
Je ne sais pas en quelle année les gens avaient opéré cette transformation du garage en cuisine mais nous avons conservé la cuisine à cet endroit bien que nous ayons à peu près tout changé de place, notamment, les comptoirs, le lavabo, et nous avons installé les entrées et sorties d’eau et le lave-vaisselle, qui n’existait pas auparavant. Il se trouve sous le comptoir où on voit le malaxeur. David a commandé des feuilles d’acier inoxydable d’un atelier de métallurgie et je les ai installées sur les murs où il y a les comptoirs de cuisine, des deux côtés.
Avant de les installer il fallait calculer et couper avec précision tous les rectangles où se trouvent des prises électriques. Il n’y a pas beaucoup de machines ou outils qui peuvent couper des feuilles d’inoxydable sans les abimer. L’inox est un matériau très dur, beaucoup plus dur que l’acier ordinaire. La machine la plus utilisée est la petite rectifieuse avec des disques à couper. Laissez-moi vous dire que c’est un travail très stressant car la coupe à la rectifieuse de l’inox le brule et il devient jaune et bleu sur les rebords de la coupe, donc, cette décoloration ne doit pas excéder le bord des plaques électriques. Aussi, le disque projette à grande vitesse des étincelles qui peuvent abimer le fini de l’inoxydable. On a que très peu d’espace pour couper un petit rectangle et ça prend une précision d’enfer. Les feuilles d’inox sont très dispendieuses et il ne faudrait surtout pas les gâcher. On a intérêt à beaucoup réviser ses mesures et à utiliser la machine de mains de maître.


Le frigo a été encastré dans la pièce du fond qui est un vestibule. On ne voit que le devant, mais pas les côtés. Il est rentré assez juste dans son espace. Nous avons aussi installé des feuilles d’inox sur les dessous des comptoirs et nous y avons ajouté de l’éclairage. La cuisine est dotée de plusieurs interrupteurs et différents éclairages. Les dessus de comptoir sont faits de tuiles de céramiques noires bordées de moulures d’aluminium. La hotte de cuisine est en même temps un four micro-ondes. Tout le travail a été exécuté avec une grande précision et beaucoup de souci du détail. Je suis une personne qui adore le travail très bien fait, fignolé au maximum, dans les moindre détails. David et moi, nous nous entendons très bien sur cette façon de travailler. Il est lui aussi, un perfectionniste.

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La partie avant de la cuisine. La petite salle à manger ou dînette juste devant la fenêtre. Sur la gauche, nous avons aussi pratiqué une ouverture très large donnant sur le salon, jetant une partie du mur à terre et construisant une porte d’arche. Derrière le cadre où on voit un palmier se trouve le panneau électrique. J’ai installé une penture à piano du côté gauche derrière le cadre, fixé au mur, de sorte que le cadre pivote de côté comme une porte. Le panneau électrique est pas mal plus petit que le cadre avec le palmier, c’était voulu de ma part. J’ai pu installer autour du panneau électrique un panneau en composite MDF et du velcro aux 4 coins et ce panneau est amovible et laisse de l’espace tout le tour du panneau électrique car en rénovation on a presque toujours de nouvelles idées et on ajoute de nouveaux circuits électriques, donc du nouveau filage et si nécessaire, de nouveaux disjoncteurs. Donc j’ai prévu de la place pour travailler autour du panneau sans avoir à briser le mur. Je me suis heurté à tant de problèmes dans ma vie de rénovateur que j’ai appris à être prévoyant et cette initiative a été payante sur cette maison même car David a changé d’idée si souvent en cours de route (rires).
Dans le coin gauche en haut, on voit une plateforme retenue par une chaîne et une fixation au mur. C’était une idée décorative de David que j’ai réalisé et nous y avons installé des luminaires encastrés. Cette plateforme se trouve juste au-dessus de la porte d’entrée.

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Sous l’évier de la cuisine et aussi sous ceux de la salle de bain j’ai installé de la tuyauterie d’égout de 2 pouces et bien entendu dans la cave jusqu’au drain principal tout est en 2 pouces, y compris le drain du lave-vaisselle. Les coudes sont démontables pour y faire le service mais je pense que ce ne sera jamais nécessaire vu la grosseur des tuyaux. Le tuyau horizontal est aussi fait d’ABS 2 pouces. Directement sous les 2 crépines au fond des éviers se trouvent 2 adaptateurs 1½ à 2 pouces.
Je suis un maniaque de l’espace de rangement (la logistique), donc la tuyauterie a été conçue pour utiliser le moins d’espace possible, bien tassée au fond du comptoir. Rien n’est trop long et ne prend plus de place qu’il ne le faut dans la plomberie. Les drains et entrées d’eau des éviers de la salle de bain sont conçus sur le même principe pour sauver le plus d’espace possible. Je me donne beaucoup de peine lorsque je construis quelque chose mais tout est pensé pour des résultats optimums. Je ne suis vraiment pas celui qui construit quelque chose n’importe comment…et le plus vite possible. Ma conception personnelle du « plus vite possible » passe après beaucoup d’autres critères de qualité de travail auxquels j’attache beaucoup plus d’importance. Le plus vite possible, oui, je suis moi aussi conscient du temps qui avance, mais j’ai le courage et la patience de placer chaque chose à sa place et dans le bon ordre et la qualité du travail, pour moi passe avant la rapidité d’exécution, loin avant même souvent. Le travail n’est jamais à recommencer. Il est là pour durer et il n’y a rien à y reprocher. Du reste, je n’ai pas 2 poids / deux mesures. C’est la même mesure pour tout le monde, la même qualité de travail. C’est dans ma nature, c’est comme instinctif, tellement c’est inné en moi, tellement je me pousse à performer (à ma manière) dans mon art.

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Comptoir surélavé-seul-jpeg
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David voulait l’intérieur de sa maison de style très moderne et high-tech, alors nous l’avons conçu selon ses goûts. Il a choisi le matériel lui-même.
La moulure en aluminium au coin arrondi sur le flanc de cette petite table surélevée a été très difficile à installer. Il a fallu la plier en rond pour épouser le coin et elle agissait comme un ressort avec beaucoup de pression. Rien n’a pu la faire tenir en place collée… sauf mon ultime idée… de la supercolle (cyanoacrylate)… et une série de courroies à cliquets pour la maintenir sous pression durant le temps où la colle devait sécher. Incroyable la force de cette colle!

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Dans le salon nous apercevons la grosse poutre à la verticale, celle que Bill a saisie à bras-le-corps et l’a installée où elle se trouve. Bien sûr nous l’avons vissée solidement au mur, à la poutre du haut et au sol
Dans la partie du centre de l’ancien grenier nous avons construit une mezzanine et une autre plus petite, un peu plus bas où nous avons installé une grande table en verre en  »L », deux ordinateurs, trois écrans et deux chaises capitaine sur roulettes. Nous avions déjà prévu et installé des fils réseau pour Internet dans les murs à cet effet. Nous avons construit un escalier menant à la petite mezzanine, le dessus des marches est fait du même bois-franc que le plancher, ce qui fait chic. Sous la plus petite mezzanine, nous avons fabriqué un cabanon de rangements et sa devanture est une étagère pour les appareils audio-visuels, dont une télé cinéma-maison. Nous avons aussi prévu le filage des hauts-parleurs dans les murs. L’avant du salon est à toit cathédrale car comme j’ai écrit plus haut, David a démoli cette section du grenier. Les planchers ont été remis au niveau et nous y avons installé du bois-franc de couleur foncée.

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Sous le miroir, au fond du salon, un foyer à l’éthanol à été posé dans le mur. Je n’ai pas participé à l’installation, mais c’est un ajout à la maison que je voulais signaler car David y a mis passablement d’argent et beaucoup de coeur.
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En haut de la fenêtre nous apercevons le climatiseur mural que nous avons installé, y compris le câblage et la tuyauterie menant à l’extérieur au condensateur. Le technicien n’a eu qu’à connecter et faire son remplissage de gaz réfrigérant. (j’ai travaillé dans l’installation de ce type de climatiseurs aussi, mais assez brièvement) Nous avons installé au plafond des panneaux imitant des lattes de bois, mieux visibles quand on clique pour agrandir la photo.
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Dos au chaises-capitaines se trouve la grande mezzanine, juste un peu plus haut, l’ancien grenier qui a reçu un nouveau plancher. C’est un endroit de rangements séparé par des rideaux. On pourrait aussi y dormir.
Nous apercevons également le petit vestibule d’entrée que nous avons construit, à portes-miroirs coulissantes.

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Sous le divan se trouve une porte (trappe) d’accès à la cave de service. Il y en a une autre dans la chambre à coucher, devant la porte de sortie arrière. J’ai dû découper ces portes d’accès à même le nouveau plancher et je leur ai installé des poignées à anneau, le tout encastré dans les planches de bois franc sur le dessus de ces petites portes d’accès. Un petit travail de précision qui m’a demandé d’ajuster ma toupie pour une profondeur peu creuse pour les rebords du rectangle et de réajuster ma toupie pour la partie plus creuse où se trouvent les anneaux.

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La salle de bain, ou plutôt salle de douche, puisqu’il n’y a pas de bain. Nous lui avons installé un plancher chauffant sous les tuiles de céramique (avant d’installer les tuiles, bien sûr). Le plancher de douche est un creux plus bas que le plancher du reste de la pièce, toujours en céramique. Les murs de la douche sont en céramique blanche.

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Nous avons installé un miroir mur à mur, commandé avec 3 ouvertures rectangulaires (une à droite hors de la photo) Dans ces ouvertures nous avons installé 3 néons encastrés dans le mur (ne sont pas allumés sur la photo).
La machine à laver et la sécheuse sont superposées et le mur a été construit selon leur dimension. En face du miroir de l’autre côté du mur il y a des armoires de rangement (voir deux photos plus haut). Derrière la porte d’entrée (d’où a été pris la photo, se trouve une porte d’armoire cachant le chauffe-eau. La plomberie au-dessus occupe le minimum d’espace et retourne au mur. Une tablette au-dessus du chauffe-eau donne encore de l’espace de rangement qui autrement, serait perdu en bonne
partie.

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Le contrôle numérique de la douche
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Sous le miroir, une grande feuille d’acier inoxydable, dans laquelle j’ai dû découper les ouvertures pour les robinets des éviers et les prises électriques (2), un autre travail où on retient son souffle, tellement la découpe doit être précise. Que de stress parfois, et c’est pas rare. Je me souviens que ces robinets vissés dans le mur par l’arrière m’ont donné beaucoup de mal. Les aligner parfaitement a été un enfer. Il y a des portes d’accès pour faire le service d’entretien pour les robinets et les néons de l’autre côté du mur, dans le cabanon de rangement où se trouve la petite mezzanine et la table de verre vus un peu plus haut.
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La chambre à coucher à toit cathédrale.
Dans le coin, la porte arrière de la maison, dissimulée derrière un rideau qui va jusqu’au sol. Il y a un écran géant face au lit, sur le mur opposé. Dans le coin gauche de la pièce, près du miroir, se trouve le grand vestibule de la maison (walk-in).

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Le vestibule, avec beaucoup de rangement judicieusement installé. à l’autre extrémité ce n’est pas une porte mais un grand miroir.
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La maison est aussi munie d’un échangeur d’air électronique. Cet item n’a pas été installé par moi, mais bien sûr j’aurais pu le faire.

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LA REMISE-ATELIER D’ANDRÉ

Il y a environ 2 ans, chez André (un ami de longue date), je suis allé à quelques reprises passer quelques jours chez lui pour l’aider dans son projet qui avait pris beaucoup de retard pour diverses raisons et nous avons installé les cloisons et fabriqué ses fermes de toit (trusts) pièces par pièces.


La fondation en béton était déjà coulée et les 4 murs étaient déjà construits lorsque je suis arrivé. Cependant les murs étaient couchés au sol comme souvent en construction c’est plus facile de construire les cloisons par terre, puis de les lever et les installer. Cependant elles étaient trop lourdes pour les soulever à mains d’hommes (pour 3 hommes en tout cas).


J’avais déjà, avec une équipe de 2 autres hommes, construit un chalet en bois-rond il y a une vingtaine d’années et nous avions construit un système de câbles d’acier attachés au haut de grands arbres, puis à la base de d’autres. nous avions installé une poulie sur le câble d’acier passant au dessus de la fondation et j’avais amené mon palan à chaîne pour soulever les arbres au sol, que nous avions au préalable, coupés, transportés avec un tracteur et dénudés de branches et d’écorce. C’était un genre de téléférique et la poulie roulait sur le câble d’acier très tendu, comme ceux des funambules qui marchent sur leur « corde raide »


Donc, chez André j’étais aussi monté dans les arbres avec une longue échelle et j’avais installé des câbles, bouts de chaînes et grosses courroies à cliquets. Au dessus de la fondation à peu près au centre, selon la trajectoire entre 2 arbres. Ainsi, avec mon palan à chaîne nous avons pu soulever les cloisons et les installer à leur place une à une, les fixer au béton et les fixer les unes aux autres aux 4 coins.


Nous étions en automne et la pluie était fréquente. Nous devions fabriquer les fermes de toit de toutes pièces.
Quand j’avais construit le chalet en bois-rond nous avions aussi construit les fermes de toit pièce par pièce et nous étions 3 hommes, chez André c’était la 2e fois de ma vie que je construisais des  »trusts » et encore nous étions 3 hommes.


Nous avons donc installé une grande toile pour faire un toit temporaire nous protégeant de la pluie. Ici et là nous avons fabriqué des structures pour soutenir la toile, et à certains endroits où l’eau de la pluie s’accumulait et formait des poches nous avons dû installer des planches. Donc au fur et à mesure nous apportions des corrections à ces supports sous la toile pour que l’eau s’égoutte mieux. C’était une installation de fortune mais elle était fonctionnelle et suffisamment solide. Il y a des jours où il ventait beaucoup, c’était très humide et assez froid. Certains autres jours nous avions des accalmies et du soleil et bien sûr ça travaillait mieux.


Je me demandais pourquoi je ne trouvais pas de photos de moi en train d’y travailler. Banal car c’est moi qui prenais les photos.

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Le dessin apparaissant sur le cahier des plans qu’André a acheté pour monter son petit atelier-garage, néanmoins il a changé les dimensions du plan et a fait sa construction plus large et plus longue. Il a aussi ajouté une petite porte de garage à l’extrémité droite sur le côté plus ombragé mais comme je viens d’écrire, le bâtiment est plus large que ce qu’on voit sur le dessin.

 

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Le petit bâtiment vu d’arrière (côté long). La toile bleue descendant sur un flanc recouvre l’ouverture de ce qui sera la petite porte de garage, ce sera pour y entrer et sortir la souffleuse à neige mais une petite voiture passerait probablement tout juste.

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La partie du devant. Les fenêtres ne sont pas installées, ni les 2 portes. Les jours de pluie nous glissions la feuille de contreplaqué pour couvrir l’ouverture de la porte. À l’intérieur, à la lumière nous voyons les fermes de toit empilés les uns sur les autres. Nous n’avions que très peu de place pour travailler à l’intérieur, donc nous avons construit les fermes de toit un par un à partir du sol et avons construit le deuxième sur le premier, le troisième sur le deuxième et ainsi de suite. Nous étions à l’abri de la pluie et c’est ce qui comptait.

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L’assemblage de fortune des madriers qui soulevaient la toile plus haut et permettaient à l’eau de glisser jusqu’à l’extérieur des murs, et empêchaient des poches d’eau de se former. Ça a été un processus et nous avons dû parfois modifier le système au gré des vents et de la pluie. Nous avons recouvert les extrémités des madriers d’un matériau spongieux pour éviter de percer la toile.

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André m’avait installé dans une chambre au sous-sol. Il y avait un bureau de travail qu’il a débarrassé de ses toiles et j’avais apporté quelques boîtes à documents pleines de projets de modèles à coller d’automobiles et camions, de pièces, de figurines et d’outils de maquettistes. Je fais ce qu’on appelle en modélisme, du scratch. C’est à dire beaucoup de modifications ou de pièces fabriquées-maison. Je transforme des modèles anciens de voitures de rues en voitures de courses de type Stock Cars. Je modifie des camions anciens en ramp trucks. Ce sont des camions qui transportent des voitures de courses, généralement des camionnettes de une tonne ou plus gros camions qui ont un châssis rallongé et une benne adaptée pour recevoir la voiture, parfois même dans de rares cas, 2 voitures, des supports à pneus et des coffres pour l’outillage et les pièces de rechange. C’est une de mes passions depuis mon enfance à l’époque où j’allais voir des courses d’autos avec mon père et sa deuxième femme. Je modifie et aussi je crée des figurines avec des pâtes plastiques.
À titre d’exemple, le camion bleu est un Ford C600 de type ramp truck mais c’est aussi un camion à benne basculante appelé roll off truck La benne a été fabriquée avec un support à épices en plastique, une gracieuseté de ma mère qui s’est empressée de le décrocher du mur pour me l’offrir de bon coeur quand je lui ai dit que son rack était ce qu’il me faudrait pour construire mon camion. Cela remonte au début des années ’80, donc il y a plus de 30 ans. Maman a toujours eu un coeur en or et son plus grand plaisir était de nous faire plaisir. Je fabrique aussi des outils de garage miniatures et autres pièces, le tout de différentes échelles J’ai aussi monté un site web sur le modélisme / maquettisme :

http://montrealminiatures.com/

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Une autre journée de travail chez André
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André debout tenant son niveau de 4 pieds et Réjean l’ajustant au sol. Une certaine quantité de ferme de toit a été fabriquée à date. Nous avons fabriqué des gabarits pour chaque petite pièce, en avons coupé en série sur une scie à onglet coulissante. J’étais souvent  »l’opérateur » de la scie à onglet et occasionnellement je travaillais à l’assemblage.

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Le dernier des grands  »trusts », avec son panneau extérieur de copeaux de bois déjà installé. Sur le dessus, André prépare les 2 petits fermes de toits qui connecteront à 90° sur les grands (voir dessin en haut de page). Il y aura là aussi plusieurs pièces supplémentaires à ajouter et assembler.

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http://dansnotremaison.com/trucs-astuces-et-bricolage/bricolage-renovation/construire-des-fermes-de-toit-trussen-bois-de-charpente/


Je n’avais pas de photo de l’installation des fermes de toit. J’ai trouvé celle-ci sur Internet qui est tellement semblable à ce que nous avons fait. Mais nous avions un palan et nous hissions les fermes de toit en l’air et les dirigions aux bons endroits en les déposant avec le palan.


Nous avons donc installé les fermes de toit , puis installé les panneaux de copeaux de bois pour fermer le tout, puis placardé la remise-atelier pour l’hiver. André avait d’autres préoccupations et a reporté la fin de ce projet pour l’année suivante. Néanmoins, ce que nous avons pu faire ensemble, nous l’avons fait vraiment très bien, prenant le temps qu’il faut, le temps de bien mesurer, bien vérifier, bien couper, bien assembler, bien ajuster et ainsi de suite. L’année d’ensuite j’étais déménagé encore plus loin de chez lui et j’avais moi-même plein d’autres préoccupations. André a dû terminer son projet avec notre ami commun, Réjean. Je suis passé le voir cet été et j’ai vu sa remise-atelier terminée. Je n’avais pas mon appareil photo avec moi. Je viens de le contacter et lui demander quelques photos de son projet terminé. Il m’a dit qu’il va en prendre quelques unes mais il est assez nulle en transfert d’images par internet m’a-t-il répondu, m’offrant de faire le voyage pour passer les chercher s’il ne réussit pas à me les envoyer.

 

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ARMOIRE DE CUISINE RALLONGÉE / RACCOURCIE

-Armoire de cuisine seul j
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Mimi avait besoin d’espace de rangement dans sa cuisine. La partie brune pâle ce sont les panneaux que j’ai coupés et rajoutés. Un petit exercice de menuiserie que j’ai fait des tas de fois dans ma vie.
Il me restait les 3 longues portes à couper et installer.

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Plutôt que de rajouter 3 autres petites portes j’en ai refait 3 grandes, avec aussi les angles dans les contours, un style de portes des années 60 et 70 que j’ai respecté et refait de la même manière que les originales plus courtes. Le faux-fini de teintes de bois sur les portes et sur l’armoire c’est l’oeuvre de Mimi qui est experte en peintures faux-fini.
Une ironie de la vie, c’est que peu de temps après, une personne proche lui a donné 2 machines beaucoup plus récentes, à chargement frontal et avec les 2 tiroirs optionnels sous les machines. Donc elles étaient (et sont toujours) plus hautes que le bas de l’armoire. J’ai dû recouper tout ça en enlevant l’espace d’environ une tablette.

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Voici les dernières modifications que j’ai faites sur cette armoire. En-dessous j’ai fabriqué une tablette pour ses gros bols à salades. Il y avait un petit coin perdu sur le flanc de l’armoire, sur la gauche de la photo. j’y ai rajouté des tablettes triangulaires et Mimi a fait son oeuvre de peintures de faux fini imitation bois.

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Un coin de mur inutilisé. Je lui ai trouvé une utilité.
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Je fais mes calculs.

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L’armoire en construction. Il ne reste que les portes à installer.

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Cette armoire va servir de garde-manger.
La peinture faux-fini imitation bois blanc c’est encore le travail de Mimi, ainsi que les poignées de portes.

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Mimi s’est fabriquée une petite table de salon ronde. Elle voulait y insérer un plateau rouge au beau milieu du dessus et elle m’a demandé si je pouvais lui couper et enlever le centre. J’ai pris mes mesures. J’ai pris ma toupie, l’ai ajustée pour une première coupe moins profonde. Puis, je l’ai réajustée pour couper toute l’épaisseur du bois en diminuant le diamètre du trou. Ce qui est resté c’est l’épaulement où son plateau devait aller se poser. Le plateau allait donc être encastré dans la table.

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Le travail exécuté.

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C’était la porte de ma chambre lorsque j’habitais chez Mimi.
J’avais arraché tous les cadrages de porte, rempli les fentes autour de la porte, refait la finition au plâtre. J’avais installé le filage dans le mur, un disjoncteur dans le panneau électrique, l’appliqué mural, un gradateur d’éclairage dissimulé sous une moulure de tablette. Les briques sont des dessins fait avec des teintes et mélanges de peintures, du faux-fini fait par l’artiste qu’est Mimi, ma meilleure amie. Le soir, l’éclairage ajusté au gradateur donne à ce coin un cachet particulier, lorsque les autres lumières autour sont fermées.

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Ce qui est remarquable de ces dessins de briques faits de la main de Mimi c’est qu’elle en a aussi fait les extrémités à 90°, ce qui donne encore plus de beauté à son travail et donne un effet 3D. La largeur de la brique est même parfaite.

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Je recherchais une ancienne boîte à malle pour mettre sous l’appliqué mural, l’éclairage et je cherchais aussi une ancienne porte de maison avec les vieilles clenches d’autrefois. J’ai trouvé les deux mais 2 ans après mon départ de chez cette chère Mimi, qui est toujours ma meilleure amie.

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Avez-vous déjà vu un interrupteur et un thermostat encastrés dans un mur? J’avais fait cela au départ parce qu’ils nuisaient à ma série de petits coffres à tiroirs transparents, empilés jusqu’au plafond. Puis Mimi a repris cette chambre. Je lui avais amené cette petite porte qu’elle a installée pour cacher les deux contrôles.

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Sabler un comptoir de cuisine en stratifié, usé et brulé par des poêles à frire ?
Plus simple de changer le stratifié?
Et si vous ne trouvez pas la couleur désirée?
Il existe des peintures très résistantes pour les comptoirs, dans des variétés de teintes. Mimi voulait son comptoir d’une certaine couleur en fini imitation bois.

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Les comptoirs peints par Mimi en faux-fini bois. Les briques du mur et les armoires sont également l’oeuvre en faux-fini de Mimi.

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Le patio de Nicole, une amie, J’en ai refait une partie, dont l’escalier au complet. Il avait été installé croche. J’ai dû le détacher et le réaligner correctement. Puis sur les mêmes mesures, le refaire au complet, en reconstruisant exactement le même design.

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J’ai refait aussi les planches en angle du dessus. Les pointes étaient coupées plus ou moins droites, fait par des professionnels en construction de patios. C’était encore du travail vite fait. En tout cas voici ma coupe et je ne m’y prend pas du tout de la même manière qu’eux. Le creux à droite a été caché par la boîte à fleurs que je devais réinstaller.
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ÉCHAFAUDAGE SUR MESURE
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Je devais refaire des joints de plâtre réparer des tas d’imperfections, sabler murs et plafonds et repeindre une cage d’escalier intérieur. Le plafond, au plus haut se trouvait à plus de 20 pieds du rez-de-chaussée. J’ai dû fabriquer une structure de bois en 2×4, 2×3 et 2×6 pour pouvoir y visser 2 grosses planches qu’on installe normalement sur des échafauds. Aucun trou n’a été fait dans les murs ou plafonds et la structure était très solide un coup terminée. Bien sûr, avant de la construire j’ai dû examiner l’endroit en détail et imaginer comment elle serait conçue, où elle devait être ancrée solidement etc. Elle a été faite de façon à utiliser le moins d’espace possible et permettre le va et vient des gens pendant que je sablerais les murs et plafonds. Si on est le moindrement intelligent, on ne va pas travailler à 20 pieds dans les airs sur une structure instable.
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Photo de moi travaillant à monter un ordinateur à mon poste de travail. En environ 2 ans j’ai monté des centaines d’ordinateurs neufs pour 3ZCOM Informatique. Ça comprenait le montage physique de toutes les composantes, l’installation du système d’exploitation, l’activation, installation de logiciels et anti-virus (si commandé par le client).
Je suis toujours en bonne relation avec mes amis chez 3ZCOM, Il m’arrive encore de travailler pour eux occasionnellement, lorsqu’il y a un besoin (quand je le peux).

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Un autre jour où j’étais encore à monter des  »ordis » Je faisais les configurations habituelles après le montage physique.
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Un de mes anciens ordinateurs que j’avais modifié pour avoir le devant et l’arrière ensemble, étant donné que je passais mon temps à faire des tests, brancher et débrancher à répétition.
J’étais las de retourner constamment mon ordinateur d’un côté et de l’autre, donc je l’ai modifié pour avoir tout du même côté. Ce n’était pas pour l’esthétique mais pour la fonctionnalité. J’avais démonté le bloc d’alimentation et inversé le ventilateur à l’intérieur car il me poussait l’air chaud dans la figure, ainsi, il poussait l’air chaud à l’intérieur mais les panneaux de côtés étaient enlevés, donc pas de surchauffe, la chaleur se dissipait très bien.

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Kiwi dans pc.jo
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Mon aide-technicien, le petit Kiwi, mon perroquet à Tête Brune. Photo prise chez moi. Il vient voir tout ce que je fais et veux toucher à tous mes outils et mes matériaux. C’est l’un de mes 4 petits amours d’oiseaux.

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TÔLERIE, SOUDURE, CARROSSERIE
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Voici un petit exercice de ferblanterie qui pourrait aussi bien être de la carrosserie automobile, la tôle étant sensiblement de même épaisseur que celle utilisée pour les automobiles et du même genre d’acier.
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Ce couvercle en tôle de boîte de relais électriques avait été découpé à la cisaille par je ne sais qui et je voulais le refaire comme il était à l’origine. J’ai dû lui faire une ligne horizontale et une verticale et couper en ligne droite pour enlever les rebords « mutilés » par la cisaille et faire un rectangle très droit, découpé dans ce couvercle pour pouvoir mieux le réparer. Le couvercle avait, à son haut et à son bas, un petit rebord étroit qui tournait à 90° et qui avait environ 1/8ième de pouce de largeur. Il devait s’emboîter dans la partie qui faisait le fond et qui était vissée au mur. Comme j’avais suivi un cours de métal en feuille étant jeune, que j’ai travaillé dans la ferblanterie à 2 reprises et que j’ai fait pas mal de carrosserie automobile sur mes vieilles voitures, y compris beaucoup de soudure, je me suis dit que j’allais réparer ce couvercle selon la règle de l’art des carrossiers automobiles. J’ai trouvé une pièce de tôle de même épaisseur et qui avait par chance, même un pli à 90°. Je n’ai eu qu’à calculer minutieusement où couper la pièce (à la rectifieuse, car je n’ai pas de coupeuse à tôle), mais je me suis laissé un peu de jeu en la coupant et par après je l’ai lentement meulée jusqu’à ma ligne faite au couteau dans le métal, en faisant fréquemment des test pour voir comment ma pièce s’ajustait de mieux en mieux au couvercle. C’est évidemment un processus qui demande une certaine patience. Je vérifiais également avec mon équerre si les pièces s’alignaient parfaitement ensemble et que la ligne du rebord demeurait très juste. Quand la pièce de métal s’est emboîtée parfaitement dans son espace, que le couvercle était parfaitement droit sur la surface de la table et qu’une règle métallique me montrait que la ligne verticale était parfaite, alors j’étais prêt à souder ma pièce sur le couvercle, tenue en place par deux pinces qui barrent . Ma pièce était jointée « bout à bout », ce qu’on appelle en anglais « butt welding » (soudure bout à bout) versus « overlap welding » (soudure de pièces superposées en épaisseur). Cette dernière expression désigne la manière de souder une pièce par-dessus une autre, comme un rapiècage ou une « patch » sur un pantalon, qui s’installe par-dessus le tissu du pantalon et non dans le trou. Ma pièce avait demandé beaucoup plus de précision dans sa fabrication. Je voulais un travail le plus près de la perfection possible. Elle s’installait exactement dans son trou si je peux dire. J’ai eu l’idée de souder par l’intérieur et de laisser la soudure apparente de ce côté-là.

Je n’avais qu’un arc électrique au 220 Volts sous la main. Je me suis procuré les électrodes les plus petites que j’ai pu trouver (1/16″ #6013 chez Canadian Tire). L’ampérage le plus bas de cet arc est de 40 ampères et je l’ai donc réglée au minimum. La tôle étant assez mince et je savais que je ne pouvais qu’à peine toucher le métal une fraction de seconde et retirer rapidement mon électrode pour laisser refroidir la tôle car même en un délais aussi court elle était déjà rouge. Si j’avais tardé à retirer mon électrode en contact avec la tôle ça aurait littéralement « mangé » le métal et ça aurait fait un trou au lieu de souder. Cette technique s’appelle « souder par spot » en langage de soudeur. C’est assez long à souder parce qu’on arrête à chaque fraction de seconde et on laisse refroidir quelques secondes avant de toucher le métal à nouveau. Une soudeuse semi-automatique (mig) aurait mieux fait l’affaire avec le fil approprié, ou une électrode encore plus petite en diamètre sur mon arc, mais ça a quand même assez bien fonctionné avec cette électrode 1/16, même si c’était pas l’idéal.

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J’ai fabriqué ces lignes rouges avec un logiciel pour montrer l’endroit approximatif des soudures, deux lignes droites, l’une verticale et l’autre horizontale. L’autre photo ci-bas n’a pas les lignes rouges et on peut voir que la finition a été bien faite.
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Je n’ai eu qu’à meuler et sabler la soudure à la rectifieuse et y faire la finition avec du mastic de finition pour carrosserie automobile et quelques couches d’apprêt pour métal gris en aérosol. Les photos donnent l’impression que la largeur du haut du couvercle et plus large que la largeur du bas mais c’est la lentille de la caméra qui a déformé l’objet. * *

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SOUDURE À L’ARC ÉLECTRIQUE
j’ai commencé à souder à l’arc en 1984 sur le châssis de ma Chevelle 1969 décapotable. J’avais acheté une remorque pour transporter une automobile à simple essieu (tubulaire). La remorque était trop étroite pour ma Chevrolet 1964 alors je l’ai coupée en plein centre et je l’ai élargie en coupant chaque traverse et en lui rajoutant un fer-angle sur le dessus, soudé tout le tour. J’ai fabriqué toutes sortes de  »pullers » pour mécanicien, soudé des attaches de remorques, réparé différentes châssis d’automobiles et camionnettes, réparé du fer forgé, des escaliers et j’ai aussi travaillé sur les conteneurs de marchandises au terminal Termont, au Port de Montréal. J’ai aussi soudé un peu à la semi-automatique (mig). J’aurais probablement quelques photos à faire suivre, faut juste les retrouver

SOUDURE À L’ACÉTYLÈNE
En 1980, j’avais acheté un nécessaire de torches acétylène. Notre voisin du côté sud, Monsieur Roy, était un soudeur à la retraite. Il avait travaillé pour les camions White et soudait des châssis, des commandes spéciales de clients. C’est lui qui m’a appris à régler les manomètres et à souder à l’acétylène. Ce n’était pas difficile. Pendant quelques années j’ai refait des fonds de voitures avec de la tôle que je soudais au bronze. Je refaisais les formes de planchers le plus fidèlement possible et je soudais mes tôles découpés exactement dans les trous, soudées tout le tour. C’était encore la façon de faire à l’époque, jusqu’à l’arrivée du mig.Je regrette de ne pas avoir pris de photos de ces réalisations-là, à l’époque. Mon travail était très bien fait. Je prenais toujours tout le temps nécessaire pour obtenir les meilleurs résultats possibles.

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L’auvent de Mimi

 

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Quelques années auparavant que Mimi aménage à cet endroit,  son proprio avait fait construire un patio pour sa mère qui habitait au-dessus de chez lui. Lorsque la dame est décédée Mimi a loué le logement. Le patio avait été construit 12 pieds de large par 10 de profond. On ne trouve pas ce format d’auvent sur le marché. Mimi avait le choix d’acheter un auvent plus petit ou d’en prendre un qui aurait 2 pieds de trop sur deux de ses côtés. (12 pi par 12 pi.). Je lui ai trouvé un auvent de 12 pieds par 12 pieds à bon prix.  J’ai solutionné le problème  en ajoutant 2 cornières en angles d’environ 45° pour en soutenir les angles de deux des coins et reculer les coins de soutiens de 2 pieds de chaque côté. J’avais, au préalable, calculé mes pièces, (fer-angles de 1 ½ pouce par 1 ½ pouce), figuré mes coupes en angles, coupé mes pièces  à la rectifieuse, percé et boulonné. J’avais soigneusement pris toutes mes mesures afin que tout soit très symétrique. Nous avons laissé le toit se prolonger à l’extérieur du patio, Ça donnait un look particulier. J’ai installé un tuyau de 12 pieds sous le toit de l’auvent, parallèle au garde-corps. Ce qui a permis d’y installer des anneaux et deux rideaux pouvant se glisser dans les coins. C’était pratique pour l’intimité et aussi pour les jours de pluie.

mini planche de travail (correction dans le bon ordre) logo C seul-jp
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Une autre de mes passions, à part le maquettisme, c’est l’art graphique.
Je me passionne à reconstruire d’anciens logos de postes d’essence d’autrefois, Logos anciens de produits pour automobiles. Logos anciens de pièces de performance, graphiques de voitures de courses, commerces et un peu tout ce qui est d’époque (mon côté nostalgique). Voici une de mes planches de travail montrant un abrégé des étapes de reconstruction du logo « C » de l’ancienne compagnie pétrolière québécoise Champlain. Je ne suis pas sûr des couleurs exactes mais un ami devrait me faire parvenir une photo d’une enseigne Champlain bientôt.
Je crée aussi des logos, enseignes de noms de commerces fictifs pour mes montages de maquettiste

Lettrage Flo-seul-jp
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Non, je ne suis pas infographe professionnel. Je ne suis pas lettreur à la main comme j’ai eu autrefois un ami qui était un lettreur incroyablement doué, Paul Cyr qui est déménagé à Eastman, dans les Cantons de l’Est en 1984 ou en 1985.
Néanmoins je suis capable de fignoler un travail à l’ordinateur jusqu’à ce que j’obtienne un résultat professionnel. J’ai appris seul, à tâtons. je ne connais pas tous les trucs, tous les outils. Je les ai découvert un à un par moi-même et même qu’il en reste que je ne connais pas. J’ai développé mes propres techniques car je n’avais personne pour me montrer comment faire. Ça doit bien m’avoir pris deux ans à temps perdu pour réussir à utiliser quelques outils de base, puis j’ai appris encore d’autres trucs, d’autres outils, d’autres façons de faire.
C’est une enseigne de commerce fictif… à mon nom.. C’est ma création… mon idét, mon design, comme plusieurs autres que j’ai créés. Je peux passer des heures à fabriquer une enseigne, un logo. Je ne pense pas que je pourrais gagner ma vie comme infographe. Ils ont à peu près tous une formation et en savent bien plus que moi. Ils connaissent tous les outils, les trucs… mais moi j’ai mon imagination et ma persévérance. Je suis certain qu’ils peuvent faire un travail beaucoup plus vite que moi.
J’ai un projet de rue commerciale en miniature avec plusieurs commerces… des projets j’en ai mille en tête… mais les choses miniatures demandent tellement de temps pour de petits détails et il n’est pas rare que je sois à bout de courage et de patience, alors les projets commencés dorment dans des boîtes… en attendant le jour ou l’année que je vais me décider à les reprendre pour en faire un autre bout, ou dans l’espérance de les terminer. Le maquettisme (qu’on appelle aussi  »modélisme ») pour moi, c’est une autre façon d’occuper mon esprit et de terminer un projet ou non est moins important peut-être que le fait de franchir une étape que je trouve un beau défi. Des graphiques comme ceux plus hauts j’en ai fait plusieurs depuis quelques années.

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Flo et son Go-Kart-seuljp
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Photo à l’époque où j’étudiais en Mécanique (Équipement Motorisé) à l’école, au secondaire. Nous travaillions sur des automobiles, camionnettes à y apprendre la mécanique et aussi la carrosserie. En atelier mécanique, nos deux profs avaient eu l’idée d’intéresser d’avantage les élèves en leur proposant une activité. Celle de monter 2 Go-Karts pendant l’année les vendredis après-midi si ma mémoire est bonne. L’un resterait la propriété de l’école et l’autre serait offert à l’élève gagnant du tirage parmi tous les élèves du groupe à la fin de l’année scolaire (1973-1974). Cette année-là j’avais été le meilleur élève de l’école pour les ateliers lourds (mécanique, soudure et autres). J’avais reçu le prix méritas de l’année… et j’ai aussi eu la veine de gagner l’unique Go-Kart offert par l’école à l’élève dont le nom sortirait du tirage. Dans une activité du cours de mécanique, nous étions allé visiter un atelier professionnel où on construisait des Go-Karts. Les profs, avec un budget de l’école, avaient acheté les pneus, les jantes, les essieux arrières et avants, les volants, les engrenages et chaînes, les tambours de freins, petits embrayages centrifuges, suspension de caoutchouc et câbles d’accélérateur. Les châssis ont été dessinés et fabriqués en atelier mécanique avec des longueurs de tuyau d’acier que nous avions coupés, courbés avec des plieuses à tuyaux et soudés à l’arc électrique, les soudures ayant été faites par les enseignants, tandis que les élèves tenaient les pièces en place.
Un peu tout le monde travaillait à fabriquer, modifier, installer telle ou telle pièce, tous y participaient. Nous avions aussi utilisé des barres, plaques et tiges d’acier pour fabriquer certaines autres pièces, deux tôles découpées pour faire les fonds des Go-Karts. Ils n’avaient pas acheté de banc de go-karts, l’école avait fourni 2 chaises qui avaient des pattes cassées. Nous avions coupé celles qui restaient et soudé les fonds de chaises sur de petits tuyaux en angle sur chaque Go-Kart. C’était vraiment un « projet-ÉCOLE » avec ces chaises-là. Tout les autres élèves de l’école reconnaissaient bien ces chaises sur lesquelles ils s’assoyaient jour après jour et faisaient parfois des blagues en les apercevant comme sièges de nos Go-Karts. Cette école était récente (Georges-Vanier à Montréal, inaugurée l’année précédente, 1972-1973) et toutes les chaises étaient les mêmes dans toutes les classes.

Chacun des élèves du cours de mécanique avait un petit moteur Briggs & Stratton sur son banc de travail (de long comptoirs avec des chaises hautes). Nous devions les démonter, les remonter et faire les ajustements d’usage. Quand les moteurs fonctionnaient, la récompense pour l’élève était de lui faire installer son moteur sur le Go-Kart et de l’envoyer faire quelques tours dans la cour arrière de l’école. Cette cour était asphaltée, fermée et inoccupée. C’était très motivant pour les élèves du cours de mécanique. J’ai toujours ce Go-Kart (ça fait 40 ans cette année). Il est entreposé dans le sous-sol chez l’un de mes frères. C’est un souvenir que j’ai toujours voulu garder. L’école ne donnait pas le moteur Briggs & Stratton avec le Go-Kart. Je l’ai toujours gardé comme souvenir sans y installer un moteur. Je ne voulais pas l’abimer. Les deux Go-Karts ont été très bien conçus. C’était du travail comme j’aime, bien fait, fignolé, rien de croche, de mal fait. Je dois un hommage aux deux enseignants qui nous ont enseigné la mécanique avec tant de gentillesse et de perfectionnisme: Jean-Claude Allie, mon prof, et le second se prénommait Paul mais j’ai oublié son nom de famille.
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Flo Hydrant seuljp

L’histoire derrière cette borne-fontaine miniature à l’échelle 1/25.
Je dis bien  »l’histoire… » car le petit objet est une chose assez anodine mais l’histoire de sa construction est quelque chose d’assez spécial.

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S’il y a un jour dans ma vie où je me souviens très nettement d’avoir été extrêmement dépressif, c’est certainement celui-là. Oh il y en a eu d’autres où je me suis senti particulièrement détruit, broyé sous un poids, une pression indescriptible. C’est ma lutte contre la dépression, une lutte qui n’est pas à armes égales, contre un adversaire de taille. Un adversaire qui me semble être un géant.
À cette époque, il y a quelques années, ce devait être en 2009 ou en 2010, je ramassais des pièces miniatures depuis quelques années dans le but de me fabriquer une borne-fontaine à l’échelle 1/25 (environ 1 3/4 pouce de haut ou 4.5 centimètres). La vie se poursuit et on a quand même de petits rêves, des rêves d’enfant enfouis en soi. Le monde du miniature était le petit endroit où j’allais me réfugier étant enfant, quand mes parents se disputaient, quand ça allait mal, et aussi quand je me suis retrouvé en famille d’accueil après la rupture de leur couple. J’allais me réfugier dans mon monde de petits objets, dans mon monde imaginaire d’enfant où je créais des histoires de personnages avec mes petites figurines, des autos et autres objets miniatures. Je rêvais de pouvoir un jour fabriquer de belles chose en miniature. Toutes sortes de choses que je voyais autour de moi. Étant enfant j’essayais de fabriquer des choses… mais mes talents n’étaient pas affinés et je n’avais pas l’outillage adéquat, ni souvent les meilleurs matériaux.

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Alors je reviens à l’époque d’aujourd’hui sur le sujet de ma recherche de pièces adéquates pour fabriquer cette borne-fontaine miniature.
Lorsque j’ai eu enfin trouvé la pièce qu’il me manquait, un cylindre ondulé tout autour… juste de la bonne dimension et à la bonne échelle (on ne voit pas bien les ondulations sur la photo mais j’y ajoute un dessin)

Cylindre de borne-fontaile-seuljp

Donc cette pièce cylindrique devait avoir une forme assez compliquée avec ses ondulations tout autour et je n’avais pas la machinerie nécessaire pour fabriquer la pièce en question, et je ne l’ai pas non plus à ce jour. Il m’aurait fallu une fraiseuse (machine) d’atelier d’usinage. Donc, ayant finalement trouvé la pièces aux configurations et, aussi important, à la dimension voulue, je pouvais enfin construire cette borne-fontaine. Ce n’était pas un kit tout fait qu’on a qu’à monter avec de la colle. Non, je n’en ai jamais vu en kit, ni même à cette échelle particulière, pourtant très populaire. Plusieurs pièces devaient être adaptées ensemble. C’était un lot de pièces miniatures découpées ici et là sur différents modèles réduits, des jouets ayant de fins détails ou d’autres provenances.
Un jour, à cette époque, je me suis levé dans un état tellement dépressif que je me sentais écrasé, démoli et je me souviens nettement que je me sentais exactement comme si j’avais la fièvre. Pourtant je n’avais aucun symptôme de rhume ou de grippe, pas de mal de gorge, pas d’éternuements, pas de nez qui coule. J’étais dans un état pitoyable et j’avais peine à bouger, sans énergie. Bien plus qu’à l’habitude. j’aurais tellement voulu ne pas exister, tellement plus encore que d’habitude. Je me souviens que cette journée-là j’ai senti comme des aiguilles au coeur, des spasmes nerveux peut-être. Je me sentais comme un homme ivre, pas certain de son équilibre, mais je n’avais rien bu, pris aucun médicament, aucune drogue (je n’en prend pas). Je me sentais tellement malheureux et honteux d’être un faible, un faible dans l’esprit, affligé et humilié. Je ne pourrais trouver tous les mots pour décrire cette situation où on veut seulement ne pas exister… mais on existe. Il faut le vivre pour le comprendre, pour le savoir.
Comme ça m’arrive souvent j’ai eu malgré tout cette pensée d’essayer de faire quelque chose pour oublier la douleur, une douleur non physique mais dans l’esprit, douleur assez grande pour désirer implorer quelqu’un de nous achever… mais personne ne le ferait, pas la peine de demander. Personne n’aurait pu comprendre. Personne qui ne l’ait vécu autour de moi en tout cas. Oui, je disais que ma pensée à été comme très souvent, d’essayer de faire quelque chose, n’importe quoi au fond… quelque chose pour détourner mon attention, occuper mon esprit à autre chose. Je ne me souviens pas si la chose m’est venue à l’esprit ou mes yeux se sont rivés sur les pièces que j’avais préparées pour fabriquer cette borne-fontaine mais je me suis dit que j’allais essayer de la fabriquer. Je dis « essayer » de la fabriquer. En réalité je désirais d’abord fabriquer au moins un moule pour faire une copie (de sécurité) de la pièce la plus compliquée car je n’en avais qu’une seule et je devais passer des étapes où il fallait la modifier, la travailler avec des outils et machines et il y avait des risques assez élevés de la gâcher. Les pièces miniatures qui ont des détails particuliers sont difficiles à travailler et un léger faux mouvement avec un outil rotatif, une machine peut gâcher la pièce en une fraction de seconde. Certaines pièces comme celle-là ne sont pas réparables si on les abime. C’est ce que j’appelle dans mon langage personnel, un travail périlleux (et bien sûr stressant).
Le paradoxe de cette situation c’est que j’avais plutôt tellement besoin de faire quelque chose qui n’est pas stressant et il y avait d’un autre côté ce désir de la fabriquer enfin. Je me souviens très bien que j’avais besoin de ma perceuse à colonne qui mesure environ 28 pouces de haut. Elle était dans le placard de ma cambre, derrière un tas de choses et dessous un autre tas de choses. Je l’ai juste regardé et ça a dû me prendre une éternité à me décider, à trouver l’énergie mentale ou peut-être aussi physique pour mettre un pied devant l’autre et commencer à enlever le matériel qui l’encombrait. Je me souviendrai toujours du découragement juste à regarder tout ce qu’il y avait devant et dessus que je devais enlever pour pouvoir la sortir de son trou. Cette journée-là, j’ai exécuté les opérations une à une et ce que j’entreprenais était comme une opération-suicide où je n’étais pas du tout dans un état pour tenter de faire un travail exigeant autant de précision, de concentration, de tact. Je ne l’aurais probablement même pas risqué en temps « normal » (le temps normal pour moi, pour un dépressif chronique, n’est pas celui des gens en général). Je ne sais pas comment ça a pu se faire ce jour-là mais j’ai réussi toutes les étapes sans briser ma pièces la plus rare et la plus difficile à travailler. Je ne comprend même pas que j’aie réussi tellement c’était à la limite de mes capacités. Lorsque j’ai vu que toutes mes pièces étaient adaptées ensemble, après quelques heures de travail intense, mon état dépressif avait diminué de moitié. J’avais un côté de moi qui était surpris et fier de ma réussite.
Encore aujourd’hui je me demande comment j’ai pu réussir une chose aussi compliquée dans un état mental si pitoyable. Les pièces miniatures sont des choses qui exigent souvent beaucoup de concentration et de patience, parfois à l’extrême… et il n’est pas rare que je laisse le travail en plan parce que je suis à la limite de mon courage, de mes peurs d’endommager une pièce très frêle. Tout un passe-temps, toute une passion pensez-vous. C’est sûrement que quelque part la satisfaction d’avoir réussi doit primer sur les difficultés rencontrés en cours de route, fussent-elles très grandes. Bien sûr il arrive à l’occasion que je gâche une pièce. Je ne suis qu’un être humain et je ne dispose pas de tout l’équipement dont j’aurais besoin. J’ai la motivation malgré tout mais je dois souvent lutter pour la conserver. Si on n’a plus aucun rêve dans la vie, fussent-ils petits, on est rendu à la dernière étape qui mène directement au suicide. Mes pensées suicidaires sont comme une seconde nature. Elles sont souvent présentes, viennent me hanter, me tenter. Je les considère et tant qu’il y aura un infime espoir je lutterai. Si un jour il n’y a plus aucun espoir, plus une pensée de se changer les idées, plus le moindre petit rêve. Ce sont souvent mes rêves d’enfant qui me tiennent en vie. Le monde des adultes est tellement décevant, décourageant. Alors si j’atteins cet état d’esprit où il n’y a plus le moindre petit rêve d’enfant en moi, j’imagine que tout s’enclenchera tout seul… mais à ce jour, j’ai toujours certains rêves d’enfant. Ce petit enfant en moi n’est pas mort, il vit encore… il survit malgré tout…

Les scientifiques disent que la dépression chronique est le résultat d’un débalancement chimique dans le cerveau.
SÉROTONINE ET AUTRES MOLÉCULES IMPLIQUÉES DANS LA DÉPRESSION
http://lecerveau.mcgill.ca/flash/a/a_08/a_08_m/a_08_m_dep/a_08_m_dep.html

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Comme vous avez pu le constater, je suis une personne très créatrice et perfectionniste.

Je suis un dépressif chronique depuis de nombreuses années. Un dépressif chronique peut accomplir de belles choses, avoir du courage et de la patience.
Personnellement, je ne prend plus aucun anti-dépresseur depuis longtemps, ça n’a pas fonctionné pour moi, Je n’y crois pas. Même que c’était pire par moments que de ne pas prendre de médicaments. C’est l’un des combats de ma vie. Un combat où chaque jour il faut se botter le derrière soi-même pour faire quelque chose, quelque chose de bien fait, le combat pour mieux faire, le combat contre CEUX QUI VEULENT NOUS ASTREINDRE À LA MÉDIOCRITÉ (et il y en a en grand nombre). Le combat contre la pauvreté, des périodes sans travail, de ceux qui nous rejettent, de ceux qui jalousent nos talents, notre savoir-faire, compagnons de travail qui voient un ennemi en nous, qui nous font des coups-bas, nous dénigrent et il faut encore partir… fuir encore ce qui nous fait mal.
C’est le combat de l’endettement, de la peur, de l’insécurité si troublante. Un combat où on doit survivre financièrement et survivre à l’idée du suicide, au désir quotidien de retourner où on était avant d’exister, dans le néant où il n’y a plus de pensées, plus de peines, plus de tristesse. C’est un combat où on doit s’occuper l’esprit pour oublier ou tenter d’oublier la douleur intérieure, sans boisson, sans drogue (y compris les médicaments qui sont aussi des drogues). La vie est un combat nous a-t-on appris, et le mien non plus n’est pas facile. Non… il n’est pas facile. Étant né avec un système nerveux plus faible que la moyenne des gens, je pense qu’il est normal avec les années et les épreuves dures de la vie que je sois devenu un dépressif chronique.
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Je n’ai pas trouvé ma place en ce monde. Je n’ai pas trouvé la place où je serais bien. Il y a toujours eu des misères et des souffrances, des emplois qui n’ont pas duré pour telle ou telle raison. Nombre d’autres que j’ai dû abandonner au bout d’une journée, quelques jours ou quelques semaines à cause de la pression que je ne pouvais pas supporter, des exigences folles d’employeurs vivant dans leurs tours d’ivoire, dans leurs bulles, dans leurs rêves de s’enrichir d’avantage… sur notre dos en nous donnant des charges de travail trop lourdes. D’autres avec lesquels je m’entendais bien mais qui n’avaient plus de travail pour moi. Le monde de l’emploi a tellement changé depuis les jours où je suis arrivé sur le marché du travail comme étudiant les étés. C’était en 1973. J’ai eu beau toujours apprendre, apprendre et apprendre et toujours vouloir faire mieux, souvent me battre pour qu’on me laisse fignoler mon travail… accepter moins d’argent et finalement travailler pour presque rien. Et puis tant d’autres endroits où je ne pouvais pas m’adapter à la médiocrité de leur travail…et premièrement… de leur façon de penser qui était contraire à la mienne, à mon désir de faire le mieux que je peux. Si je m’astreint à la médiocrité, alors je ne peux pas progresser, je ne peux être fier ou suffisamment fier de mon travail, et si j’en ai honte je tombe dans des états dépressifs, de démotivation et je ne peux plus fonctionner. Je ne suis vraiment pas à ma place et je me sens tellement misérable et malheureux, alors il ne me reste qu’à tirer ma révérence et partir… et j’ai vécu ce triste scénario si souvent dans ma vie. Repartir avec ma peine, n’ayant rien devant, être encore livré à l’incertitude qui me ronge, être sans revenus et devoir chercher vite autre chose. Depuis plusieurs années je suis devenu chambreur et il y a deux ans j’ai dû coucher dans la benne de ma vieille camionnette au froid sans chauffage une partie de l’hiver. J’ai été à un doigt de me ramasser directement dans la rue, avec seulement un travail à temps partiel 2 jours/semaine, comment payer un loyer, manger et vivre? Qui peut comprendre ce qui se passe dans la tête d’un dépressif chronique?
Souvent je n’ai eu que la satisfaction de mon travail bien fait pour un revenu minable. En affaire j’ai presque toujours été un zéro et je n’ai pas su me vendre non plus aux employeurs qui souvent en ont profité. Je me dis depuis un temps, que le jour où je vais mourir, il restera au moins quelques photos de certains de mes accomplissements, quelques preuves de mon labeur, de mon désir de bien faire, de me démarquer, de l’exemple de mon père. De ce qu’il m’a appris.

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J’avais préparé ce blog dans le but de me trouver du travail, c’était une extension de mon résumé. Ce blog que j’ai modifié au fil des semaines et que sans doute j’y ajouterai encore.
Dans les mois et semaines passées j’avais ajouté au bas de mon résumé un lien qui mène à ce site. Je ne sais même plus si je dois dire que je cherche ou je cherchais un employeur qui sache apprécier mes forces et mes qualités mais voilà que la vie me fait un autre coup-bas. (J’écris cette parenthèse ici, des mois plus tard, j’ai été opéré et ma guérison est à peu près complète, néanmoins je laisse le texte pour ceux qui veulent savoir ce que l’on peut vivre, quand on se retrouve dans cette situation).
Étant habitué à soulever des objets lourds, il n’y a pas longtemps je me suis fait une hernie, double d’un côté (deux bosses), et selon le médecin-chirurgien qui doit m’opérer, elle est assez grosse. Je me retrouve sur une liste d’attente pour l’opération et ça peut prendre des mois avant qu’on me propose une date.
Donc je ne peux plus forcer à soulever des choses lourdes.
Je ne peux pas rester debout pendant 8 heures d’affilées, selon ses dires et il est vrai qu’en fin de journée si je suis trop longtemps debout ça commence à faire mal et parfois la douleur est très intense. Plus le temps avance et plus les délais sont courts entre les douleurs.
Alors je dois me coucher pendant 20 à 30 minutes, et parfois plus. Maintenant qui m’engagera? Je travaille toujours aussi bien et mon travail est irréprochable, autant pour la finition que pour ce qui est caché, derrière ou à l’intérieur, pas de tricherie, de travail bâclé. Non, ce n’est pas en moi le travail bâclé, franchement, je déteste.

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Ce qui suit était déjà ajouté à cette longue page, où ici et là j’ai ajouté des textes à un moment donné ou à un autre, au fil de mon inspiration ou de mes états d’âme du moment. J’en suis rendu à ne plus savoir où puiser du courage et à quoi sert ce blog, mais au moins il pourrait servir à ceux qui vivent des choses semblables pour leur dire qu’ils ne sont pas seuls dans leurs misères et qu’on peut essayer quand même de rester créatifs et s’efforcer malgré tout de faire des choses bien faites.
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D’autres traits de ma personnalité (c’était une extension de mon CV):
Je suis non fumeur
Je ne prend aucune drogue
Ne prend aucun médicament
Je ne suis pas alcoolique, je bois d’ailleurs rarement.
Je suis végétarien
J’ai un poids-santé
J’ai un bon cardio
Je n’ai pas de casier judiciaire
Je suis axé sur la sécurité
Je suis honnête
J’aime les gens, je suis prêt à aider s’il y a un besoin.
Je suis bilingue, je parle et j’écris très bien le français et l’anglais.

CHOSES QUE JE POSSÈDE ET QUI SONT UTILES POUR CERTAINS EMPLOIS :
J’ai un permis de conduire classe 5
J’ai une camionnette fermée, des outils et machines. Cependant je ne suis pas équipé comme un contracteur.
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D’autres photos et textes à venir… quand j’ai du temps, quand je suis inspiré par une photo de quelque chose que j’ai fait, ou que j’ai l’esprit à le faire, à écrire.

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Post scriptum :
Dans ma vie j’ai fait beaucoup de rénovations, beaucoup de réparations de toutes sortes. J’ai travaillé dans des tas d’appartements, de logements, de maisons, sur des constructions de toutes sortes, J’ai creusé et installé des clôtures pour une PME, fait au préalable tous les calculs, refait des balcons, des patios, des cloisons, de la charpente, des murs, du coffrage, j’ai construit des armoires, installé des portes et des fenêtres, fait du carrelage, de la rénovation générale. J’ai travaillé dans divers ateliers et sur la route sur des installations ou des réparations. J’ai travaillé dans la ferblanterie, la métallurgie et la soudure. J’ai fait de la mécanique sur des tas de véhicules, j’en ai modifié même. J’ai très peu de photos de quelques uns de mes accomplissements (à comparer à tout ce que je peux avoir fait). J’ai pourtant touché à tellement de choses, usé mes épaules et mes bras à sabler vigoureusement des murs et plafonds, visser des panneaux au plafonds, installer des choses aux murs, J’ai travaillé à monter, fabriquer, modifier et adapter tant de choses ensemble, transporter des coffres d’outils, des machines et des matériaux de toutes sortes. J’ai réparé des automobiles, de la réparation de carrosserie, réparation de conteneurs de marchandises. J’ai fabriqué des modules publicitaires illuminés pour une autre PME, fait des tests électriques et diélectriques, monté de circuits de filages, des transfos, des relais. j’ai travaillé à monter des bateaux en fibre de verre, des distillateurs d’eau en série, sur du pavé uni, dans l’aménagement paysager, monté une maison en bois-rond selon les méthodes traditionnelles… et j’en oublie, J’ai monté des centaines d’ordinateurs pour 3zcom Informatique. J’ai appliqué mon cœur à faire de l’excellent travail et du travail bâclé des autres, j’en ai tellement défait et refait. Que me reste-t-il dans tout ça? À part tout mon expérience et mon savoir-faire… de tout ce que j’ai appris, je n’ai que quelques photos, mais au moins j’en ai quelques unes. J’ai aussi travaillé dans ma vie dans des entrepôts à recevoir et placer de la marchandise, opérer des charriots-élévateurs. J’ai été commis aux pièces dans l’automobile et la machinerie et J’ai travaillé pour une compagnie maritime dans leurs bureaux, à l’import-export. J’ai fait de la livraison et du ramassage sur la route, du nettoyage, Néanmoins je demeure un très excellent manuel qui a les habilités à construire plein de choses et à l’esprit très créatif.
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Dernièrement, des amis de longue date m’ont offert un petit travail pour quelques semaines. Quand les douleurs abdominales me prennent due à mon hernie, ils comprennent que je doive aller m’étendre. Ça se produit de plus en plus souvent maintenant. Je me tracasse pour ce qui va arriver après. C’est ma vie… pleine d’incertitudes…
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Nous sommes maintenant,des mois après. J’ai été opéré le 7 janvier 2015. Après un mois de convalescence j’ai pu reprendre le travail. Rien en vue mais on m’a donné quelques contrats de rénovation et d’un mois à l’autre j’y ai travaillé de la fin de l’hiver jusque presque tout l’été.

Voici un retour des années en arrière, lorsque j’ai travaillé pour une compagnie maritime de 1994 à 2000.
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Cranes-seul
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En Février de l’année 1994 j’ai été engagé par l’Agence Maritime Morlines Pour travailler au Terminal Termont situé à la Section 68 du Port de Montréal. On m’a engagé comme réparateur de conteneurs de marchandises. À l’époque il y avait un gros volume de réparations de conteneurs et il y avait aussi un certain nombre de conteneurs trop endommagés pour être réparés. Ceux-là devaient être découpés. On récupérerait les pièces utilisables et le reste serait vendu pour la feraille. J’y ai travaillé environ un an et trois mois, puis le volume de réparations a chuté et les dirigeants de Morlines ont décidé de vendre la division de réparation à un concurrent (ATS). À l’époque j’avais le choix d’aller Travailler pour ATS qui achetait l’unité mobile, l’équipement et qui engageait aussi mon compagnon de travail car nous travaillions en équipe de deux. J’étais le chef d’équipe. J’avais aussi le choix d’aller travailler pour le service de réparations de la compagnie Les Conteneurs Maritime car c’est à cet endroit que j’allais, la plupart du temps, faire fabriquer les pièces dont j’avais besoin pour réparer les conteneurs. J’avais de bonnes relations avec le gars qui travaillait sur la plieuse hydraulique et qui fabriquait mes pièces. Ils avaient besoin d’un gars de plus pour réparer ou modifier des conteneurs et ce gars-là voulait que j’aille travailler pour eux. Il travaillait très bien et réalisait des panneaux à multiples plis et angles qu’on voit sur les conteneurs de marchandises (panneaux ondulés). Il en existe des tas et des tas de modèles. Plusieurs se ressemblent mais aucun n’est vraiment pareil.

J’avais aussi le choix d’aller travailler pour la division de réparation de conteneurs de GT Transport et GT Express car le grand patron, Joe Torino venait occasionnellement me voir au terminal pour me dire qu’il voulait m’engager. J’avais été quelquefois faire fabriquer des pièces à son terminal à Rivière des Prairies et quand j’ai vu l’atelier plein de boue je me suis dit que je n’irais pas travailler dans un endroit pareil.

Un jour, le patron de chez Termont, le terminal où nous avions pied-à-terre, Roger Carré avait mentionné à mon patron dans dans une discussion, que j’étais le meilleur réparateur de containers qu’il avait vu, et il a rajouté  »… et j’en ai vu des réparateurs de conteneurs dans ma vie. » Il est vrai que j’ai développé mes techniques, mes façons de faire et pour moi, elle donnaient les meilleurs résultats. Je n’étais pas le plus rapide, loin de là, mais quand je voyais le travail des autres je comprenais pourquoi ils étaient rapides et ça n’entrait pas dans mes standards de qualité. Je suppose que ma réputation était faite parce que j’avais trois compagnies tout de suite prêtes à m’engager avant même que j’aie commencé à entamer des recherches.

Mon patron à l’époque, chez Morlines (Joey Storozuk) m’a dit « Tu peux aller travailler pour un de ceux qui veulent t’engager, ou si tu veux je peux te faire engager dans nos bureaux. Tu es un bon travailleur, perfectionniste, je connais ton travail (j’ai parfois travaillé avec lui chez sa mère et nous avons rénové une partie de sa petite maison). Si tu veux venir travailler au bureau, nous allons tout te montrer le travail et tu resteras au service de la compagnie ». J’ai accepté d’aller travailler dans les bureaux qui étaient situés sur la rue Mc Gill (au 485, au 5e et 6e étage), dans le Vieux Montréal. C’était en 1995, en Mai, je crois. J’ai pris des cours du soir pour apprendre le doigté sur les claviers d’ordinateurs. Je n’avais jamais touché à un ordinateur de ma vie. J’ai trouvé l’adaptation très difficile. Si difficile qu’après des semaines de misères, je suis allé voir mon patron un moment donné et que je lui ai offert ma démission. Il m’a dit « Fermes la portes et assied-toi » Il a ajouté qu’il était conscient que c’était très difficile pour moi de m’adapter à un environnement totalement différent de mes sphères habituelles (je suis surtout un travailleur manuel qui a appris dès son enfance à utiliser des outils et travailler sur toutes sortes de choses). Le travail de bureau n’était pas du tout ma sphère, mais ça avait de bons côtés, c’était un travail propre, on ne se salissait pas les mains avec des outils et des matériaux crasseux. On ne se blessait pas en s’écorchant la peau, en se coupant, en se brulant en faisant de la soudure, en se pinçant les doigts avec une riveteuse et ainsi de suite. On ne se gelait pas dehors l’hiver sur le métal froid, aux grands vents remplis d’humidité provenant du fleuve St-Laurent juste à côté. On ne ressortait pas d’un conteneur tout trempé de sueur durant les jours de canicule en été car les conteneurs, presque tous de couleurs foncés et étant en métal, sont comme des poêles à frire à l’intérieur quand on doit y travailler. Je ne savais même pas comment fonctionnait une télé-copieuse et j’étais même très gêné d’appeler un client pour l’avertir que son conteneur de marchandise arrivait et qu’il fallait qu’il passe chercher les documents et faire le paiement. Donc, mon patron ma dit « Tu as quand même progressé et à date nous sommes satisfaits des résultats, compte tenu du contexte. Il y a beaucoup de choses à apprendre et ça ne s’apprend pas en quelques jours seulement, ni même quelques semaines. » Il m’a dit gentiment de ne pas trop m’en faire. Il a ajouté, avec un petit sourire qu’il n’acceptait pas ma démission et m’a ordonné de retourner travailler.

Au fil des mois on m’a donné d’autres responsabilités et durant les vacances d’un compagnon de travail, je le remplaçais pour aller sur les Navires de conteneurs qui arrivaient, rencontrer le capitaine, prendre en note ses demandes, ramasser la paperasse que je devais aller faire estampiller par les douanes, commander les équipes de débardeurs qui viennent attacher les amarres des bateaux à l’arrivée et au départ et plein d’autres détails (ce titre s’appelait en anglais Boarding representative). Pour travailler dans ce milieu-là il faut être bilingue. Les agences maritimes ou compagnies maritimes ont des clients aux 4 coins du monde, les capitaines de vaisseaux peuvent être de n’importe quelle nationalité et la langue du commerce international est l’anglais. Par exemple, nous avions des clients partout en Amérique, en Europe et parfois d’ailleurs. J’ai travaillé pendant 5 ans dans ces bureaux, sur les rapports aux douanes, le classement, la documentation, un peu sur l’exportation mais surtout sur l’importation. J’avais d’avantage développé un livre que nous avions et qui m’avait été confié et là j’écrivais tout les noms de contacts, adresses, numéros de téléphones, télécopieurs (à l’époque les courriels existaient très peu et au bureau nous n’en avions pas, sinon peut-être les vendeurs et les membres de la direction). Je notais donc dans mon livre les noms des compagnies de transport par camions, compagnies ferroviaires, courtiers en douanes, transitaires internationaux, des contacts chez des fabricants, importateurs, exportateurs et ainsi de suite. Je finissais par savoir qui était le client du client de l’autre client et parfois ça pouvait remonter jusqu’au cinquième ou sixième appel qu’on me relayait d’un à l’autre. Quelqu’un quelque part devait finir par venir ramasser les documents légaux et payer nos frais pour le transport par nos vaisseaux. Chez Morlines, nous étions un peu comme une famille. Comme j’étais de loin le travailleur le plus manuel et que chez moi j’avais (et j’ai toujours) plein d’outils et de machines. On m’avait donné le surnom « Mister fix-it ». Dès qu’une chose brisait au bureau ou qu’il y avait une chose à réparer, à installer, on m’appelait aussitôt. Il m’est même arrivé à l’occasion d’aller installer ou réparer quelque chose chez un compagnon ou une compagne de travail.

Chez Morlines Nous travaillions très fort. Nous carburions au café à la journée longue. Pas des tasses ordinaires mais des gros  »mugs » à café, tasses béantes. Le café était fourni à volonté par la compagnie. Nous n’en avons jamais manqué. Pour le sucre, lait et la crème il y avait un dépanneur tout près si nous en manquions. Parfois j’en buvais 6 ou 7 dans une journée, de ces énormes tasses (j’en ai deux en souvenir). Il m’arrivait d’avoir la tremblotte tellement je buvais du café pour me « booster » comme on dit ici au Québec. Nous performions et notre petit groupe abattait beaucoup de besogne. Nous avions de bons contacts avec nos clients. Nous offrions de bons services. Je connaissais beaucoup de gens avec lesquels j’étais en contact au téléphone sur une base régulière. j’inscrivais toujours les nouveaux noms, tout ce qui était nouveau comme contact et que je n’avais pas dans mon livre. Il n’était pas rare que ça dépannait quelqu’un autour de moi. On m’appelait même parfois d’une ville aux États-Unis ou d’ailleurs pour me demander si je n’avais pas un contact pour telle ou telle compagnie ou pour tel ou tel service et souvent j’avais la réponse. Je trouvais cela valorisant de pourvoir aider quelqu’un. Des tas de fois on m’a dit « You made my day, Florent! »

Notre compagnie a subi un crash et nous avons dû fermer les portes, plusieurs compagnies ont tombé dans les années où j’y ai travaillé… et puis finalement la nôtre. Certains de mes contacts m’ont téléphoné pour me dire qu’ils regrettaient notre fermeture et certains m’ont fait de beaux compliments pour le service que je leur ai toujours donné. Une personne m’a dit chez un transitaire, que pour elle Nous étions les meilleurs, que nous donnions les meilleurs services, et qu’elle avait toujours un faible pour nous choisir. Le jour où nous avons fermé les portes, après être allé à la brasserie ensemble où je suis resté le dernier de notre groupe, mes émotions étaient très vives. Arrivé chez moi j’ai pleuré comme un enfant. Je perdais encore une fois tous mes compagnons et compagnes de travail. J’en avais fait des emplois dans ma vie, plusieurs pour quelques jours, quelques semaines ou quelques mois ou une année. Je retournais encore à l’insécurité, me retrouvais à la case-départ à nouveau. Encore une fois. J’avais eu un travail pendant 6 ans à temps plein pour la même compagnie, sans aucune mise à pied temporaire, le record de ma vie que je ne battrai jamais, je ne le pense pas, aujourd’hui à presque 60 ans. Les années qui ont suivi ont été ponctuées aussi de périodes sans travail, la plupart du temps courtes mais destructrices au niveau financier, de périodes d’emplois, ou de petits contrats pour survivre. Aujourd’hui je fais encore face aux mêmes problèmes, ne sachant plus quoi faire, quoi essayer. Pourtant je sais faire plein de choses, fabriquer, monter, réparer. Je connais plein de techniques différentes. Dans ma vie j’ai appris, j’ai appris et j’ai appris, comment faire ceci, comment faire cela. J’ai expérimenté, j’ai amélioré, j’ai développé des techniques. Souvent j’ai appris de moi-même, en tâtonnant, en corrigeant, en réessayant, encore et encore.
Je sais écrire, je me documente. Je n’arrête pas de faire des choses, de découvrir, d’apprendre. Il me semble que ce n’est jamais assez, que je ne suis jamais assez bon quand pourtant je vois tant de travaux exécutés misérablement autour de moi. D’un autre côté je ne pourrai jamais tout connaître, tout savoir et être excellent en tout. Il y aura toujours plein de choses que je ne pourrai jamais faire parce que je n’ai aucune compétence en ces choses-là.

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